Cher Client ,

C’est avec le cœur gros et rempli de désespoir que je vous écris ce message aujourd’hui.

Après la problématique de la salle de découpe, en 2023, qui nous a contraint de suspendre notre activité de vente directe, maintenant c’est le coup de grâce !

Fin d’année dernière, une de nos vaches (sur un troupeau de 200) à réagit positivement au test de la tuberculose bovine, mycobactérie transmise par la faune sauvage.

Après des longues semaines d’attente sans aucune réponse de l’administration, un dédale administratif inimaginable, des informations transmises au compte-goutte et sans cesse contradictoires, la décision tombe : “vous devez abattre votre troupeau ! 

Voilà, c’est ainsi, le protocole sanitaire Français pour éradiquer cette maladie qui progresse chaque année est très clair, nous devons procéder à l’abattage total de notre troupeau !

Je trouve cela aberrant ! Sachant que la viande est consommable, commercialisée en circuit long et que la transmission à l’humain est plus que dérisoire, les raisons de cette politique sont certainement ailleurs !

Aujourd’hui, Cher Client, nous vivons un véritable séisme. La Ferme de Bérénice est condamnée sanitairement, car la maladie rôde dans la faune sauvage autour de la ferme, et financièrement, avec une indemnité de l’état qui n’est pas à la hauteur de notre réalité économique.

Notre retour à la commercialisation et sur les marchés, s’il arrive un jour, n’est plus envisageable avant plusieurs mois, voire une ou deux années. Il faudra le temps de recréer notre troupeau et de retrouver une chaîne de production viable.

Dans quelques jours nos vaches vont monter dans les camions pour l’abattoir. Leurs petits veaux âgés de quelques jours seront euthanasiés. J’en suis malade ! En plus du choc émotionnel, c’est 13 ans de travail saccagés brutalement sans aucun respect des animaux, nos animaux, ceux que nous avons toujours élevé avec le plus grand soin.

« On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités. » 

Mahatma Gandhi

Depuis 2001 chaque année en France une centaine d’élevages est touchée, environ 10 000 animaux innocents sont abattus pour, soit disant éradiquer la maladie, mais la maladie continue sa progression par la faune sauvage (blaireau, sanglier, cervidé ,renard…) La transmission passe principalement par les voies respiratoires, de mufle à mufle ou par le partage des points d’eau, les pâtures, etc.

Voilà Chers Clients, bien que désespérée et abattue, je veux conclure ce courrier en vous remerçiant de tout cœur pour votre fidélité et votre soutien durant toutes ces années. J’ai toujours avancé avec l’ambition de bâtir un “univers idéal” de mon activité, pour la satisfaction de nos clients, le respect des animaux et la préservation de l’environnement. 

Tout cela prend fin maintenant ! Je vais devoir trouver les ressources pour me relever et ouvrir un nouveau chapitre de La Ferme de Bérénice.

Merci !

Bérénice WALTON
Gérante de la Ferme de Bérénice